Le distributeur promis depuis si longtemps est installé ; mais à quel coût et dans quelles conditions ! et, en particulier, ce que nous jugeons très grave, contre l’avis (très) défavorable de l’architecte des bâtiments de France.(voir l’avis ci-dessous).
La gestion de la création de cet ouvrage reflète à elle seule la façon dont sont conduites depuis près de 5 ans les affaires municipales : opacité, gaspillages, absence de concertation, atteintes au patrimoine, passages en force.
Jugez-en.
Le principe : Ce distributeur a coûté 51 000 euros T.T.C. dont 11 513 euros de subventions. Il reste près de 40 000 euros aux frais du contribuable Saint-Jeannois. Que l’argent public serve à financer l’enseigne d’une société privée, qui plus est fait des milliards de bénéfices chaque année a de quoi choquer. C’est une opération susceptible d’être remise en cause par la Cour Régionale des Comptes. Il pose aussi le problème d’occupation du domaine public pour des intérêts privés. Signalons enfin que l’occupation de la voie publique pour une activité privée aurait dû faire l’objet d’une délibération municipale, ce que le maire n’a pas cru bon de demander.
Mais ce n’est pas tout.
Le coût : Il est tout simplement exorbitant: 50 000 euros pour environ 5,4 m² (un coût au m² que même un hôtel de luxe n’atteint pas). Il semblerait que les entreprises qui ont construit ce local aient été imposées par la banque bénéficiaire, ce qui explique peut-être cela. Ce qui est certain c’est que, contrairement à la règle, l’attribution du marché s’est faite en toute opacité, sans la convocation préalable de la commission d’achat : une entorse de plus à la bonne utilisation de l’argent public.
L’atteinte au patrimoine et le choix du site :
Ayant un doute sur le fait que l’architecte des bâtiments de France, dont la consultation est obligatoire, ait pu donner un avis favorable à une telle construction, l’opposition municipale, par courrier en date du 22 juin 2012, a demandé au maire de bien vouloir lui faire parvenir l’avis de l’ABF. Il s’agit d’un document administratif que le maire ne peut refuser de fournir.
Il aura fallu deux courriers, deux interventions de la sous-préfète, une lettre ouverte préalable au conseil municipal du 15 octobre 2012, la persévérance de l’opposition municipale et près de 4 mois, pour qu’enfin les documents demandés soient communiqués le 17 octobre 2012. A la lecture de ces documents on comprend mieux aujourd’hui pourquoi tant d’esquives de la part du maire et de son directeur général des services !
Car c’est en des mots très durs et rarement utilisés en de telles circonstances que l’Architecte des bâtiments de France justifie son avis défavorable : « de nature à porter atteinte à l’intérêt du village, à l’état des lieux et à leur aspect », « endroit tout à fait inapproprié », « élément parasite et dérangeant ».
La municipalité a décidé de construire cet édifice sans tenir aucun compte de cet avis, pas plus que la maire n’a jugé bon de demander l’avis des Saint-Jeannois. Et qui plus est en empiétant sur une voie publique déjà étroite qui devient de ce fait dangereuse, y compris pour les véhicules de secours.
Ceci nous parait d’autant plus critiquable que le maire n’a de cesse de mettre en avant l’avis de l’architecte des bâtiments pour justifier ses nombreux refus de permis de construire.
Si l’installation d’un distributeur de billets au village peut se justifier, les conditions dans lesquelles elle s’est déroulée sont inacceptables et reflètent les méthodes malheureusement utilisées par le maire, Jean-Michel Sempéré, et son équipe, pour gérer les affaires municipales.
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